Vendredi
1er mai
Je
me présente chez JL, comme convenu, à 7h.
Nous
avions chargé le canoë, la veille, sur le toit, par un savant
assemblage, de Jl alias Mac Gyver.
Le
reste des bagages étant mis en place, nous pouvons partir.
Notre
voyage est accompagné d'un bruit d'avion de ligne internationale,l'échange
de paroles devant se faire sur le mode: -Hein? Qu'est-ce que tu as dit?
Je n'ai pas entendu...
Les
courts arrêts sont les bienvenues pour soulager nos oreilles et notre tête,
et la perspective de naviguer dans le silence, nous fait prendre notre
mal en patience.
Nous
arrivons à Roanne vers 16h. Un peu de recherche dans la ville, pour
trouver le lieu de la mise à l'eau et nous voilà au bord de La Loire,
en aval du dernier barrage. Le bureau du loueur se trouve à 500 mètres.
Nous
déchargeons tout notre matériel. JL ramène le véhicule. Pendant ce
temps, je m'affaire à arrimer, ficeler, ligoter les sacs ,barils et le
reste, en répartissant les masses au mieux, afin de garder la stabilité
positive du canoë.
JL
revient en voiture. L'agence est fermée! Appel en urgence au centre de
location. « Laissez donc la voiture dans la rue et donnez la clé
dans un café ou hôtel proche », nous dit-on. JL repart, tourne
maintes fois à la recherche du café ou de l'hôtel, il passe et
repasse devant l'agence et..... voit quelqu'un en sortir. Il se gare sur
le trottoir et interpelle cette personne. » Oui, la gérante est là,
j'ai eu un accident et je viens prendre un autre véhicule ».
Vite, il se précipite dans l'agence, effarouche la dame présente, qui
accepte tout de même de réceptionner le véhicule.
Jl,
heureux et penaud, revient à pied, par le long du canal, en admirant
les péniches, toutes plus belles les unes que les autres.
Nous
buvons le thé que j'avais préparé, pendant qu'il me relate ses mésaventures.
17h
15
Grand
départ, dans le courant, bac et reprise comme à l'école de pagaie et
vogue la galère. Youppi! Là, on est parti.
Après
¼ d'heure de navigation tranquille, nous entendons un bruit,qui
s'amplifie au fur et à mesure de notre approche.
Mais
qu'est-ce donc?
Nous
nous arrêtons sur la rive gauche, un kayakiste, dans un bateau de
descente passe à droite du fleuve. Il enfile le train de vagues. Vu
comme ça le chahute, nous choisissons une autre passe plus à droite,le
long de la berge. On se lance et on passe sans problèmes, si ce n'est
que nous enfournons au moins 40 litres d'eau et que je suis trempée de
la tête aux pieds: c'est mon baptême de Loire. Génial!
Nous
faisons un stop sur une gravière, à gauche et nous écopons avec ce
que nous avons sous la main, c'est à dire, les deux tasses de la
thermos.
Nous
repartons, le soleil brille à travers les nuages, nous enfilons de
petits rapides, car il y a de l'eau dans la rivière.
Un
petit vent de face se lève, histoire de mettre du piment dans
l'aventure. Je grelotte et passe donc mon super-poncho tout terrain, qui
se verra attribuer le doux nom de chauve-souris au cours du voyage.
Les
canards nous regardent d'un oeil narquois, les rossignols nous font la
haie d'honneur.
Vers
19 h, nous décidons de poser pied à terre, sur un banc de
sable. Quatre cygnes sauvages font un détour pour nous saluer et
poursuivent à tire d'aile, avec
un bruit de poney-express, leur voyage. Nous ne savons pas où nous
sommes, peut-être vers Pouilly sous Charlieu. Nous verrons demain. Un
p'tit diner, voilà une journée bien remplie.
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