la loire en canoe

Notre descente de la Loire de Roanne à Nantes du 1er au 18 mai 2009

l'équipage

Patricia, 57 ans, membre du CKCQ (Canoë Kayak Club de Quimperlé) depuis 6 ans.

Jean Lucien , 65 ans, ancien membre de l'équipe de France de canoë-kayak.

Nous sommes amateurs de kayak et de canoë, utilisant , soit l'un ou l'autre de ces moyens de locomotion sur l'eau. Nous ne pratiquons ce sport, qu'en loisirs et pour pouvoir garder la forme.

Jean-Lucien aime les défis, c'est ainsi qu' en Juin 2008, nous avons participé en K2 ,à la course de la Dordogne intégrale: 130 km dans la journée. Et nous sommes allés jusqu'au bout.

Comme je parlais souvent de cette Loire, que je voulais vraiment voir à quoi ça ressemblait, JL m'a proposé de la descendre , cette année. Après quelques recherches sur le net, je me suis aperçue que nous n'étions pas les seuls à avoir eu cette idée.

Nous nous sommes décidés et avons préparé notre périple sans trop nous prendre la tête. Nous verrions bien.

Pour cela, il nous fallait quand même un canoë. Celui de JL, que nous avons testé chargé, ne pouvait convenir. Au dernier moment, par un heureux hasard, nous apprenons que le club, vient de se doter d'un Old Town; le Pénobscot 164.

Nous l'essayons et demandons de pouvoir le garder pour cette aventure. Nous tenons à remercier le club , pour ce prêt ainsi que pour les bidons étanches dans lesquels nous avons entassé quelques produits de première nécessité et quelques vêtements ; le reste devant être acheté au fil de nos journées (la nourriture, eau, pain fruits..).

La tente et les sacs de couchage avaient leur place dans 2 sacs qui me serviront de dossier. Un chariot construit par JL complétait notre équipement.

Nous tenions à faire remarquer que ce canoë n'est pas idéal pour ce genre de navigation. Il tient bien dans l'eau vive , mais ses bords sont trop bas. Les vagues le remplissent très rapidement ,et souvent , nous étions en position assez inconfortable , vu la dose de liquide qu'il contenait.

Il restait le problème de la voiture. Nous l'avons réglé en louant à Lorient et laissant à Roanne le véhicule.

Nous pouvions partir. Nous avons choisi le mois de Mai , pour avoir un peu plus d'eau dans la rivière, et en estimant qu'il pourrait faire un temps clément.

 

Jeudi 30 Avril

18h30 Nous avons rendez-vous chez H..., un loueur de voitures à l'aéroport.

Le conducteur, en l'occurrence, J.L, n'a pas pris sa carte pour pouvoir payer.

Ils ne veulent pas de la mienne, sauf, si je suis spécifiée comme conducteur adjoint, moyennant finances,cela va de pair.

Nous ne voulons pas faire de frais supplémentaires,Nous filons chercher la carte et revenons sur les chapeaux de roue, car l'agence ferme à 19h 15.

Nous insistons sur le fait que la voiture sera laissée le 1er Mai à Roanne (jour férié), mais pas de problèmes... selon la jeune dame.

Quand la facture nous est présentée, elle affiche 50 euros de plus que prévu.(frais de parking d'aéroport!)Le gentil monsieur, auquel je m'étais adressé, s'était bien gardé de me le dire...Nous aurions pu la prendre en ville, mais...

 

Vendredi 1er mai

Je me présente chez JL, comme convenu, à 7h.

Nous avions chargé le canoë, la veille, sur le toit, par un savant assemblage, de Jl alias Mac Gyver.

Le reste des bagages étant mis en place, nous pouvons partir.

Notre voyage est accompagné d'un bruit d'avion de ligne internationale,l'échange de paroles devant se faire sur le mode: -Hein? Qu'est-ce que tu as dit? Je n'ai pas entendu...

Les courts arrêts sont les bienvenues pour soulager nos oreilles et notre tête, et la perspective de naviguer dans le silence, nous fait prendre notre mal en patience.

Nous arrivons à Roanne vers 16h. Un peu de recherche dans la ville, pour trouver le lieu de la mise à l'eau et nous voilà au bord de La Loire, en aval du dernier barrage. Le bureau du loueur se trouve à 500 mètres.

Nous déchargeons tout notre matériel. JL ramène le véhicule. Pendant ce temps, je m'affaire à arrimer, ficeler, ligoter les sacs ,barils et le reste, en répartissant les masses au mieux, afin de garder la stabilité positive du canoë.

JL revient en voiture. L'agence est fermée! Appel en urgence au centre de location. « Laissez donc la voiture dans la rue et donnez la clé dans un café ou hôtel proche », nous dit-on. JL repart, tourne maintes fois à la recherche du café ou de l'hôtel, il passe et repasse devant l'agence et..... voit quelqu'un en sortir. Il se gare sur le trottoir et interpelle cette personne. » Oui, la gérante est là, j'ai eu un accident et je viens prendre un autre véhicule ». Vite, il se précipite dans l'agence, effarouche la dame présente, qui accepte tout de même de réceptionner le véhicule.

Jl, heureux et penaud, revient à pied, par le long du canal, en admirant les péniches, toutes plus belles les unes que les autres.

Nous buvons le thé que j'avais préparé, pendant qu'il me relate ses mésaventures.

17h 15

Grand départ, dans le courant, bac et reprise comme à l'école de pagaie et vogue la galère. Youppi! Là, on est parti.

Après ¼ d'heure de navigation tranquille, nous entendons un bruit,qui s'amplifie au fur et à mesure de notre approche.

Mais qu'est-ce donc?

Nous nous arrêtons sur la rive gauche, un kayakiste, dans un bateau de descente passe à droite du fleuve. Il enfile le train de vagues. Vu comme ça le chahute, nous choisissons une autre passe plus à droite,le long de la berge. On se lance et on passe sans problèmes, si ce n'est que nous enfournons au moins 40 litres d'eau et que je suis trempée de la tête aux pieds: c'est mon baptême de Loire. Génial!

Nous faisons un stop sur une gravière, à gauche et nous écopons avec ce que nous avons sous la main, c'est à dire, les deux tasses de la thermos.

Nous repartons, le soleil brille à travers les nuages, nous enfilons de petits rapides, car il y a de l'eau dans la rivière.

Un petit vent de face se lève, histoire de mettre du piment dans l'aventure. Je grelotte et passe donc mon super-poncho tout terrain, qui se verra attribuer le doux nom de chauve-souris au cours du voyage.

Les canards nous regardent d'un oeil narquois, les rossignols nous font la haie d'honneur.

    Vers 19 h, nous décidons de poser pied à terre, sur un banc de sable. Quatre cygnes sauvages font un détour pour nous saluer et poursuivent à tire d'aile, avec un bruit de poney-express, leur voyage. Nous ne savons pas où nous sommes, peut-être vers Pouilly sous Charlieu. Nous verrons demain. Un p'tit diner, voilà une journée bien remplie.

 


Descente de La Loire en mai 2009