la loire en canoe

Samedi 2 Mai: étape animale

Lever à 7 heures. Tout est mouillé.

Départ à 9h15. Nous observons des traces de mustélidés (fouines?) Nous demandons à un pêcheur le nom de l'endroit où nous sommes. Il s'agit bien De Pouilly sous Charlieu. Nous rencontrons un grèbe joue gris.

Nous nous arrêtons vers 11h à Iguerande faire quelques achats pour le pique-nique. Le resto de Tête de chien est fermé. La saison n'a pas encore commencé. Nous ramassons dans le fossé de majestueux escargots de Bourgogne que nous re-déposons dans leur nature.

Quelques coups de pagaies plus tard, une cigogne attire notre attention, elle n'est pas seule dans la région. Nous en repérons une autre sur son nid en haut d'un pylône. Des milans noirs tournoient dans les airs au-dessus de nos têtes.

Un héron, sur sa héronnière nous surveille.

Quatre cygnes descendent au fil du courant, peut-être sont-ils ceux que nous avons vu hier soir? Puis 20 km plus loin, 17 cygnes et une oie noire et blanche se laissent dériver. Une vache se prend pour un hippopotame, elle rumine les pieds dans l'eau et ne bouge pas à notre passage. 100 mètres plus bas, le troupeau de cygnes décolle à notre approche.

Un grèbe joue à cache-cache, des hirondelles par dizaines rasent les flots et se poursuivent en babillant gaiement, des sternes piaillent à notre vue et s'élancent en de folles arabesques. Des chevaliers différents culs-blancs s'élèvent en criant, un courlis s'envole en poussant son cri si reconnaissable. Tout ce petit monde animal vit sa vie sous le chant journalier du loriot (que nous ne verrons jamais) et du rossignol qui ne s'arrête même pas la nuit.

Le soleil pointe son nez et nous réchauffe un peu, dans ce vent du nord qui nous souffle dans la figure depuis le départ.

Arrêt à 17h 15 (à 10km de Digoin), c'est bon pour aujourd'hui.

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Dimanche 3 Mai: étape sous le signe du cygne

Lever à 6h30. Ce matin, la rivière est encore couverte de brumes, ça lui donne un côté mystérieux. 4 cygnes passent au-dessus de ma tête. Il n'y a pas un bruit, et seul le lent mouvement de leur ailes permet de les détecter.

Nous observons encore des traces de diverses origines au bord de l'eau (rat musqué et petit gibier).

Départ à 9h30. Nous arrivons à Digoin en fanfare. Le pont-canal se voit dans le virage. Le passage est houleux, aussi Jl l'effectue seul. Il heurte une pierre à l'arrière, mais c'est tout bon! Il me récupère et nous rejoignons la rive droite ou nous nous arrêtons pour nos achats journaliers. C'est la fête au village. Je débarque entre les baraques foraines et ne dépare pas dans le contexte. Le regard des gens du village endimanchés sont assez prononcés. Je fais les courses en tenue de kayak dans des croc's plutôt crottées. Les berges de La Loire sont couvertes d'une boue noire et tenace qui adhère si bien à nos chaussures que nous devons prendre 5 cm de hauteur à chaque fois que nous posons pied à terre.

Les provisions sont installés dans leur boite et nous filons vers un lieu propice à un pique-nique. Il est temps, le ventre grogne.

Nous nous arrêtons à l'aire des castors, traces de pas et de queues dans le sable, après avoir été subjugués par une cinquantaine de cygnes et un vol de guêpiers au ventre bleu et ailes jaune-orange. C'est un spectacle magnifique que de les voir évoluer au-dessus de nos têtes, se poursuivant en roulant les « r »dans ces éclats de couleur.

Dans une longue ligne droite, un petit avion de tourisme fait demi-tour pour nous saluer en rasant la rivière. Nous les remercions en levant la pagaie.

Quelques rapides, pour le fun, le dernier en arrivant à Diou est le meilleur, de belles vagues; mais le vent! Quel vent! Il ne nous lache pas, nordet, droit dans le museau, de 10 h à 17h, même programme que nous mais contre nous.

L'arrivée au camping de Diou est glissante, diverses positions sont adoptées, presque un bain de boue nauséabonde, sauvée de justesse par une touffe d'herbes assez résistante. Heureusement, la douche est chaude et nous requinque après cette lute contre ce sacré vent.

Dans les campings, les rencontres de farfelus se font: un cycliste qui remonte la Loire; un jacquaire s'envoie un détour par Lille.

Et puis, la vie de la ville: des d'jeuns qui viennent écouter leur musique syncopée jusqu'à plus d'heure!

Dodo, demain sera un autre jour.