Dimanche
3 Mai: étape sous le signe du cygne
Lever à 6h30. Ce matin, la rivière est encore couverte de brumes, ça lui donne
un côté mystérieux. 4 cygnes passent au-dessus de ma tête. Il n'y a
pas un bruit, et seul le lent mouvement de leur ailes permet de les détecter.
Nous
observons encore des traces de diverses origines au bord de l'eau (rat
musqué et petit gibier).
Départ
à 9h30. Nous arrivons à Digoin en fanfare. Le pont-canal se voit dans
le virage. Le passage est houleux, aussi Jl l'effectue seul. Il heurte
une pierre à l'arrière, mais c'est tout bon! Il me récupère et nous
rejoignons la rive droite ou nous nous arrêtons pour nos achats
journaliers. C'est la fête au village. Je débarque entre les baraques
foraines et ne dépare pas dans le contexte. Le regard des gens du
village endimanchés sont assez prononcés. Je fais les courses en tenue
de kayak dans des croc's plutôt crottées. Les berges de La Loire sont
couvertes d'une boue noire et tenace qui adhère si bien à nos
chaussures que nous devons prendre 5 cm de hauteur à chaque fois que
nous posons pied à terre.
Les
provisions sont installés dans leur boite et nous filons vers un lieu
propice à un pique-nique. Il est temps, le ventre grogne.
Nous
nous arrêtons à l'aire des castors, traces de pas et de queues dans le
sable, après avoir été subjugués par une cinquantaine de cygnes et
un vol de guêpiers au ventre bleu et ailes jaune-orange. C'est un
spectacle magnifique que de les voir évoluer au-dessus de nos têtes,
se poursuivant en roulant les « r »dans ces éclats de
couleur.
Dans
une longue ligne droite, un petit avion de tourisme fait demi-tour pour
nous saluer en rasant la rivière. Nous les remercions en levant la
pagaie.
Quelques
rapides, pour le fun, le dernier en arrivant à Diou est le meilleur, de
belles vagues; mais le vent! Quel vent! Il ne nous lache pas, nordet,
droit dans le museau, de 10 h à 17h, même programme que nous mais
contre nous.
L'arrivée
au camping de Diou est glissante, diverses positions sont adoptées, presque un bain de boue nauséabonde,
sauvée de justesse par une touffe
d'herbes assez résistante. Heureusement, la douche est chaude et nous
requinque après cette lute contre ce sacré vent.
Dans
les campings, les rencontres de farfelus se font: un cycliste qui remonte
la Loire; un jacquaire s'envoie un détour par Lille.
Et
puis, la vie de la ville: des d'jeuns qui viennent écouter leur
musique syncopée jusqu'à plus d'heure!
Dodo,
demain sera un autre jour. |