Vendredi
8 Mai: les centrales...
Quelle
nuit! JL a, en bon scout, préparé un bon feu. L'air est doux, la
soirée s'annonce agréable. J'écris les mémoires de la descente au
coin du
feu. Une embarcation se profile, longeant la rive droite de la rivière,
semblant aller au fil de l'eau; Entre chien et loup, nous avons du mal
à la distinguer et à l'identifier: canoë ou autre? Nous ne le savons
pas Elle dérive en marche arrière, semble-t-il. Elle passe à notre
hauteur, une personne à bord. JL la voit se lever et tomber à la
renverse. Le bateau dérive toujours et s'éloigne rapidement. Il est à
environ un kilomètre, quand la personne se met à hurler des paroles
que nous ne saisissons pas. Je lui demande si ça va, nouveaux
beuglements, puis bruits d'un choc (nous supposons) et silence.
Nous
sommes inquiets; mais que pouvons-nous faire?
Le
ciel, vers Nevers est strié d'éclairs, mais on n'entend pas de
grondements de tonnerre. Nous nous couchons et soudain c'est la guerre.
La DCA tire de tous côtés, le tonnerre se met de la partie et la pluie
vient se joindre aux festivités. Le ciel est illuminé en permanence,
une grosse pluie s'abat sur la tente. Et cela dure, encore et
encore, ne semble plus vouloir quitter le coin. Aucune accalmie. L'eau
goutte maintenant sur mon duvet. Une heure durant, le déchainement
céleste nous a tenu éveillés (enfin moi surtout, je faisais des bonds à
chaque
craquement, tant ils étaient violents et au-dessus de notre tête) Je
suis anéantie. Je crains que l'eau ne monte après un tel déferlement.
JL s'en fout, mais promet de surveiller la montée de l'eau. Il plante
un bâton au niveau du flot et sort pendant la nuit pour la vérification.
Notre campement est installé juste au bord de la langue sablonneuse.
Finalement, l'orage s'en va et nous tombons dans les bras de Morphée.
Nous dormirons comme des loirs, dans une humidité certaine, mais pas
dramatique. Quelle aventure!
Réveil
à 9 heures. Paquetage. Départ à 11h.
Il
fait froid, c'est couvert. Une demi-heure plus tard, portage au niveau
de la 1ere centrale Belleville. C'est bien indiqué, il y a de l'eau et
toutes les voies sont praticables. On décharge , on porte, on
recharge. A Ousson, un seuil à gauche, on passe à droite dans un
rapide. Arrêt à Briare, photos des canaux qui y arrivent et du
pont-canal, puis suite du voyage. Nous sommes surpris d'arriver aussi
vite à Gien. Nous faisons un arrêt à gauche (renseignements) puis bac
à droite vers Auchan. Débarquement dans la boue habituelle. Je me
rends en vitesse au super-marché. Je désire trouver une agence
Orange!!! pour charger ce fichu téléphone. Orange est fermée, mais le
concurrent est ouvert. Le jeune homme de garde, seul, veut bien charger
l'appareil le temps que je fasse les courses, mais je dois le faire
rapidement car il ferme.
Le
ravitaillement se fait au pas de charge, et je fais une fois de plus tâche,
dans cette population de femmes voilées, avec une tenue de kayak et des
croc's plus que crottées. Qu'à cela ne tienne. Je récupère le téléphone (
très peu chargé, tant pis) et file dare-dare rejoindre JL ,rester
surveiller le canoë et son chargement. En route vers la suite du voyage.
Puisque c'est férié aujourd'hui, on se fait deux centrales. Passage à
gauche dans la passe à saumon. JL y va seul, je passe par la berge en
tenant ce qui craint l'eau. Pas de problèmes. Un couple et ses enfants
nous envient, ravis du spectacle. Un cycliste nous propose ses services
. Merci,Monsieur, c'est gentil. Nous nous arrêtons pas très loin de la
centrale qui nous éclaire toute la nuit. Une nuit réparatrice et
tranquille, espérons-le. Des cygnes passent sans bruit autre que celui
de leurs ailes. |