la loire en canoe

Mercredi 6 Mai: La Charité/Loire

Départ à 16h du Bec d'Allier. Nous avons du mal à quitter nos amis pour reprendre notre vie sauvage. Trois heures plus tard, nous arrivons au vieux pont de la Charité sur Loire. Nous nous dirigeons sur le bras droit, nous préférons le coté médiéval de cette ville; Coup d' oeil à la sortie du pont, passage à la troisième arche signalée et zou, plongée dans les vagues, direction gauche toute vers le camping. Déchargement obligatoire, portage, escalade d'escaliers en poussant et gémissant. Voilà le camping, La tente a souffert de ses nombreux montages et démontages. Un de ses mats a perdu son élastique et on scotche à tout va , le double toit qui se fissure allègrement. Il est bien 21 h avant que l'on finisse l'installation. Pas de vent et grand soleil. On sèche ce qui peut l'être.

Quel bonheur cette portion! Visite nocturne de la forteresse médiévale: magnifique, émouvante. Dodo.

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Jeudi 7 Mai: sérénité et soleil

Départ à 11h30 du camping. Nous sommes les bons derniers à quitter ce lieu. Un couple de cyclistes en tandem rejoint Nantes en venant de Lyon et compte se rendre ensuite à Bordeaux. Une norvégienne se plaint que le chemin qui longe la Loire est trop plat et monotone. Elle aime les côtes et souffrir...

On déjeune au fil de l'eau, en passant devant les collines de Sancerre. Un petit arrêt à St Thibault pour quelques denrées et route vers Cosnes où nous devons impérativement compléter les vivres, trouver de l'élastique pour réparer les tiges de la tente, et voir si une agence Orange existe dans ce lieu. Trop de monde, trop d'attente, La batterie du téléphone a définitivement rendue l'âme.

La journée est très ensoleillée et sans vent. La navigation est sereine, pas de barrage.

On cherche une aire de repos loin du bruit de l'autoroute qui passe à côté. La centrale de Belleville se profile au loin.

Nous nous posons sur une plage, quelques centaines de mètres plus loin que la grosse ligne électrique de la centrale. Les oiseaux accompagnent notre dîner. Nous soignons nos coups de soleil, le soir au bivouac, arrosés d'un sancerre de Francis et d'un charmant et délicieux petit fromage de Minette (Crotin de Chavignol). Il y a beaucoup moins d'espèces d'oiseaux, le loriot est toujours présent, ainsi que les chevaliers et rossignols, un ou deux milans tournoient au-dessus de nos têtes, le premier martin-pêcheur.

Les guêpiers ont disparu depuis le Bec d'Allier, restent quelques sternes et des canards toujours aussi bêtes. Ils s'envolent quand nous sommes passés.

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Vendredi 8 Mai: les centrales...

Quelle nuit! JL a, en bon scout, préparé un bon feu. L'air est doux, la soirée s'annonce agréable. J'écris les mémoires de la descente au coin du feu. Une embarcation se profile, longeant la rive droite de la rivière, semblant aller au fil de l'eau; Entre chien et loup, nous avons du mal à la distinguer et à l'identifier: canoë ou autre? Nous ne le savons pas Elle dérive en marche arrière, semble-t-il. Elle passe à notre hauteur, une personne à bord. JL la voit se lever et tomber à la renverse. Le bateau dérive toujours et s'éloigne rapidement. Il est à environ un kilomètre, quand la personne se met à hurler des paroles que nous ne saisissons pas. Je lui demande si ça va, nouveaux beuglements, puis bruits d'un choc (nous supposons) et silence.

Nous sommes inquiets; mais que pouvons-nous faire?

Le ciel, vers Nevers est strié d'éclairs, mais on n'entend pas de grondements de tonnerre. Nous nous couchons et soudain c'est la guerre. La DCA tire de tous côtés, le tonnerre se met de la partie et la pluie vient se joindre aux festivités. Le ciel est illuminé en permanence, une grosse pluie s'abat sur la tente. Et cela dure, encore et encore, ne semble plus vouloir quitter le coin. Aucune accalmie. L'eau goutte maintenant sur mon duvet. Une heure durant, le déchainement céleste nous a tenu éveillés (enfin moi surtout, je faisais des bonds à chaque craquement, tant ils étaient violents et au-dessus de notre tête) Je suis anéantie. Je crains que l'eau ne monte après un tel déferlement. JL s'en fout, mais promet de surveiller la montée de l'eau. Il plante un bâton au niveau du flot et sort pendant la nuit pour la vérification. Notre campement est installé juste au bord de la langue sablonneuse. Finalement, l'orage s'en va et nous tombons dans les bras de Morphée. Nous dormirons comme des loirs, dans une humidité certaine, mais pas dramatique. Quelle aventure!

Réveil à 9 heures. Paquetage. Départ à 11h.

Il fait froid, c'est couvert. Une demi-heure plus tard, portage au niveau de la 1ere centrale Belleville. C'est bien indiqué, il y a de l'eau et toutes les voies sont praticables. On décharge , on porte, on recharge. A Ousson, un seuil à gauche, on passe à droite dans un rapide. Arrêt à Briare, photos des canaux qui y arrivent et du pont-canal, puis suite du voyage. Nous sommes surpris d'arriver aussi vite à Gien. Nous faisons un arrêt à gauche (renseignements) puis bac à droite vers Auchan. Débarquement dans la boue habituelle. Je me rends en vitesse au super-marché. Je désire trouver une agence Orange!!! pour charger ce fichu téléphone. Orange est fermée, mais le concurrent est ouvert. Le jeune homme de garde, seul, veut bien charger l'appareil le temps que je fasse les courses, mais je dois le faire rapidement car il ferme.

Le ravitaillement se fait au pas de charge, et je fais une fois de plus tâche, dans cette population de femmes voilées, avec une tenue de kayak et des croc's plus que crottées. Qu'à cela ne tienne. Je récupère le téléphone ( très peu chargé, tant pis) et file dare-dare rejoindre JL ,rester surveiller le canoë et son chargement. En route vers la suite du voyage. Puisque c'est férié aujourd'hui, on se fait deux centrales. Passage à gauche dans la passe à saumon. JL y va seul, je passe par la berge en tenant ce qui craint l'eau. Pas de problèmes. Un couple et ses enfants nous envient, ravis du spectacle. Un cycliste nous propose ses services . Merci,Monsieur, c'est gentil. Nous nous arrêtons pas très loin de la centrale qui nous éclaire toute la nuit. Une nuit réparatrice et tranquille, espérons-le. Des cygnes passent sans bruit autre que celui de leurs ailes.