la loire en canoe

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Mardi 12 Mai: Les enfants du marais

Départ de Vineuil à 11H moins 10. Le barrage se passe sans problème, par la droite comme indiqué par le kayakiste-loueur, en train de monter son installation de location. Il est venu pour une compétition aux Roches, il y a quelques années.

Arrêt avant le pont pour achat de pain. La boulangère est compréhensive, compatissante (son fils , biologiste, utilise un canoë pour ses déplacements de travail).

L e passage du pont, première arche de gauche est négociée sans problèmes; le troisième pont passe comme une lettre à la poste. Nous retrouvons la Loire dans sa nature, mais malheureusement bordée de routes bruyantes de chaque côté.

Nous avons croisé une bonne vingtaine de cygnes, quelques hérons, un grèbe, sans compter les sternes et mouettes. Les rossignols et les loriots se font plus rares, mais sont largement supplantés par le chant pittoresque des grenouilles, qui d'une voix de basse nous encouragent "ça ira, ça ira kékkéékékk "

Nous avons une pensée pour « Les enfants du marais » Nous avons chanté le Mai. Quelle aventure! J'suis content d'être venu!

Nous nous posons au camping de l'île d'or à Amboise. Il ne compte que des gens du 3eme âge allemands et hollandais en camping-car.

Les canards, lapins et lapereaux viennent nous narguer près de la tente ( elle tient, JL a bien ouvragé).

La journée fut agréable avec une alternance de soleil et de nuages.

Mercredi 13 Mai: Des ponts, encore des ponts.

Lever 8h30

Hier, nous avons rencontré un pêcheur professionnel sur la rivière. Ses piquets bloquaient une partie du lit.

Pas top, le camping d'Amboise, pas de lavabos, la douche qui souffle le chaud et le froid, brr.

Mise à l'eau à 10h45. Nous passons par la 2eme arche à gauche sur le bras gauche de la rivière. Il y a du tumulte, des vagues bien négociées, c'est un passage pas trop houleux et comme d'habitude, je prends une douche par la 1ere vague.

Nous passons des ponts à Tours, mais celui en face de la grande île nous fait réflèchir un peu. Arrêt afin de voir à peu près comment cela se présente. On ne voit pas derrière évidemment. Tant pis, on se lance dans le bras gauche à la 2eme arche.

Des vagues, ça enfourne, des remous (je décolle de mon siège, JL pense que je vais piquer une tête, mais je réussis à me rassoir à ma place et continue à pagayer). Le canoë est resté stoïque, mais il a une facheuse tendance à faire le plein dans les rapides. Un fan-club nous accueille à la sortie. Nous nous arrêtons pour écoper. Nous repartons à l'attaque des autres ponts, rapides plus ou moins forts, des remous, ça bouillonne; mais on s'habitue.

Il fait beau, donc canoë-buanderie encore, séchage des vêtements, navigation en tenue mini règlementaire.

Langeais se fait désirer. Chaque fois que l'on demande, c'est 5 km (ça a changé des 10 du haut) et cela 3 fois de rang.

Nous nous arrêtons sur un ilot rive droite face à un village caché derrière sa levée bâtie en pierre.

Des poissons filent de toutes parts. D'après les pêcheurs en barques, ce sont des mulets, Nous sommes à 150 km de Nantes; mais ils vont aussi à Orléans (dixit d'autres pêcheurs nostalgiques).

Nous ne sommes plus très loin de la centrale de Chinon. On voit ses fumerolles monter et devinez ce qui nous arrive sur le nez: un orage, tiens, encore près d'une centrale; oh, désespoir, oh! Vieillesse ennemie, n'ai-je donc tant ramée que pour cette infamie...(parodie du Cid, allez revoir vos classiques). Peu de cygnes durant cette étape, encore et toujours la circulation si proche et si bruyante, et un peu plus de pollution sur la Loire.

Nous aurons droit ce soir, à un petit feu de camp pour essayer de sécher le pantalon-oreiller de JL. Très peu de bois sur cet îlot.

Jeudi 14 Mai: Quoi! du vent!

Départ du bivouac à 10h. Nous étions à moins de 2 km de Langeais que nous traversons sans nous arrêter. L'arrêt se fait à Bréhemont pour l'eau, le pain et le pique-nique, enfin quelques nourritures solides qui nous tiennent au corps. Nous y rencontrons deux personnes en canoë. En discutant avec eux, JL obtient des nouvelles de ses anciens coéquipiers de l'équipe de France de canoë-kayak. Nostalgie...Ils font de petites étapes de Blois jusqu'à Saumur.

Le vent est de face quand nous remontons dans le canoë. Nous rasons les bords et nous retrouvons sur des bancs de sable. Quand la pagaie tape dedans, nous faisons un bond, car pris dans la routine du geste, nous planons; ça réveille.

Un pêcheur à Montsorau nous informe que Saumur est à 11 km; il nous faut 1h30 pour y arriver. C'est exact et arrivons sous un orage et une pluie diluvienne, qui nous obligent, tels deux « Chauve-souris » à attendre dans le canoë, que le déluge prenne fin. Pour l'instant il remplit l'arche et nous devons écoper avant le transport.

Nous arrivons dans un camping 4 étoiles. Nous fonçons en ville à la recherche de l'agence O... pour le téléphone. J' ai acheté une carte , mais les cabines se font si rares que j'en ai assez de courir à droite et à gauche pour en trouver une qui fonctionne.

Je me vois donc dans l'obligation d'acheter un autre chargeur que je mets aussitôt en charge chez le voisin. Bon ,cette fois, le problème est résolu.

Je veux aussi profiter des commodités de ce camping pour laver et sécher notre linge. Nous sommes crades et mouillés; mais il faut des pièces de 2 euro, je n'en ai pas. Le bureau est fermé, des jeunes gens que j'interpelle, m'échangent une pièce. Je ne peux rien en faire, car il en faut 2. Eh! Pas de lessive, pas de séchage, demain sera un autre jour.

La douche est parfaite et remonte le moral. Nous nous couchons en espérant que le lendemain, le vent cessera ainsi que la pluie.