la loire en canoe

Vendredi 15 Mai: étape terre-neuva

Nous quittons le camping de Saumur à 10h30. Le passage des ponts se fait dans les vagues avec un vent de face, force 4 à 6, 7 dans les rafales. Une sterne nous tourne autour en nous criant; « VITE,!VITE !» eh! banane, viens à notre place!

Nous n'avançons pas, nous nous fatiguons. Nous passons d'un bord à l'autre en luttant contre ce vent, sans voir le chenal à cause des vagues. Nous nous retrouvons sur des bancs de sable. Il faut sortir du canoë, il y a 10cm d'eau et des vagues. Nous essayons de suivre la rive la plus abritée, mais pour cela à chaque fois que nous traversons, nous nous faisons chahuter par la force du vent et la hauteur des vagues.

Les villages se suivent de manière assez rapprochés. Ils sont charmants. Les maisons de pierre blanche sont cossues. Les pêcheurs se font rares aujourd'hui. On rencontre, malgré tout un « promène-couillon » qui nous fait la nique dans le vent.

Un pêcheur narquois nous dit que nous avons choisi notre journée pour faire une balade!

Après des efforts démesurés, nous nous arrêtons à St Mathurin, charmante bourgade aux gens bien sympathiques. Pour certaines personnes , nous semblons faire partie de « La chasse au trésor ».Elles nous fournissent tous les renseignements que nous leur demandons; et sont très surprises par la question qui revient sans cesse «  Mais quel est donc le nom de votre village? »

Nous leur expliquons que nous sommes en canoë sur la rivière et que nous descendons la Loire. Nous avons droit à des regards admiratifs ou interrogatifs « un peu fous, ces deux-là », des discussions s'installent et des échanges se font dans un climat bon enfant.

Nous repartons en rasant les bords, le soleil alterne avec les nuages qui nous apporte ce vent violent.

Nous décidons d'un bivouac sur la rive gauche. Nous sommes partis bien mouillés et pour une fois arrivons secs; généralement, c'est l'inverse. Ce soir, nous dormons avec les grillons.

Aujourd'hui, ce sera la journée pêcheurs d'Islande et chevaucheurs de vagues (normal, nous quittons la ville du cadre noir).

Pas besoin d'être bercé ce soir, on dort comme des loirs.

Samedi 16 Mai: étape des chevauchées fantastiques

Lever 8h. Départ 10h. Nous sommes à 1h des Ponts de Cé. Nous commençons ce périple par une mer d'huile, puis une bonne pluie nous arrose. C'est le début des hostilités. Le vent se lève comme hier. Les vagues sont plus hautes et heurtent le canoë. Nous nous arrêtons pour l'eau et le pain à la Pointe. C'est la fête de la nature. Un charmant village, nous y faisons de sympathiques rencontres et permettons à deux jeunes moussaillons une petite promenade en canoë. Ils sont tout émus, le papa aussi. Dans le village, nous ne sentons pas le vent. Bouchemaine est juste derrière sur un autre bras de la rivière. Nous retrouvons le vent de face dans une grande ligne droite. Il n'y a pas de solutions. Nous levons nos pagaies et décidons de déjeuner à bord et de laisser la liberté à notre embarcation. Voyant qu'il n'avait pas d'effet sur notre moral, ce vent décide de modérer un peu son ardeur. Nous repartons de plus belle, en louvoyant le long des berges abritées. Heureusement, il n'y a pas de banc de sable.

Nous ratons le camping de Challones qui doit être fermé et poussons un quinzaine de kilomètres de plus pour nous échouer à Ingrandes. Pour la première fois, nous voyons deux castors, mais malheureusement, le ventre à l'air. Drôle d'accueil.

Resto ce soir, c'est fête. Nous méritons bien un peu de douceur après ce que nous venons d'endurer. Les adresses données par la gérante du camping, s'avèrent inopérantes. Nous nous dirigeons vers la Cantine de « La route du sel » face à la rivière. Nous avons traversé tout le village pour arriver ici, une partie du village en Maine et Loire, l'autre en Loire-Atlantique. C'est très agréable. Au moment de notre départ, le patron est présent. En discutant avec lui, nous apprenons qu'il est breton de Léchiagat! Le monde est petit. Notre repas s'est fini sur la route du rhum!!!

Retour au camping en musardant. Nous aurions mieux fait de nous presser un peu, car avant que nous soyons sur les lieux, l'éclairage municipal s'est éteint. Nous avons raté la porte du camping et avons du continuer jusqu'à l'autre entrée pour le constater. La nuit fut ronflante.