la loire en canoe

Dimanche 17 Mai: galère

Lever à 9h. Départ à 11h.

Les allemands du camping, par gestes me font signe. Ils veulent savoir si nous allons sur l'eau aujourd'hui. Eh! Ben oui! Tous les jours! Chapeau en signe de pouce levé. Il est vrai qu'ils possèdent un canoë gonflable, alors dans le vent, ce n'est pas une sinécure!

Le vent est encore de face, plus soutenu qu'hier. Des épis de chaque côté de la rivière, en quinconce, nous obligent à suivre le chenal et nous exposer au vent violent.

La navigation est pénible, on n'y prend pas beaucoup de plaisir. Seul moment de distraction: un troupeau de vaches s'abrite du vent, au bord de l'eau. L'une d'entr'elles se déplace. Je crie: «  Kaï! Kaï! «  C'est la débandade. Elles remontent dare-dare sur le champ, mais reviennent nous regarder, bien rangées les unes près des autres, comme les badeaux du tour de France...

Nous nous arrêtons un peu avant 18h, pour un bivouac, morts de fatigue (la tente est encore debout, elle tient bien et ne fait plus de caprices)

L'endroit est boueux et sablonneux. Nous posons la tente entre roseaux et orties (faire attention pour pipi) Un rossignol nous fait la sérénade. Je lui promets un coup de pagaie s'il n'arrête pas, mais il n'en a cure et moi, je plonge dans un sommeil de plomb.

Manu, la fille de JL appelle pour le rendez-vous de demain. Nous devons nous retrouver sur l'Erdre à Sucé.

Il nous reste environ 20 km à faire avant de mettre le clignotant à droite pour nous lancer sur le canlal de Nantes à Brest.

Lundi 18 Mai re-galè-è-ère!!!

Nous partons à 9h30. Il nous semble que le vent a baissé la garde. Nous ne l'avons pas entendu souffler dans les arbres. La rivière semble lisse. Quelle joie! Finir le parcours dans le calme nous paraît merveilleux, car nous sommes malgré tout encore assez fatigués.

A peine avons-nous posé nos fesses dans le canoë et que nous débordons de l'épi; surprise! Eh! eh! Je vous attendais!

Le vent est à nouveau présent. Il a apporté aussi en complément sa copine, la pluie, pour nous souhaiter bon voyage et pour que nous apprécions comme il se doit la fin du voyage sur La Loire. Nous naviguons de droite à gauche en tirant sur la pagaie qui part avec le vent. Des vagues s'amusent à remplir le bateau de face et de côté. Avant midi, nous nous arrêtons dégoûtés sur une plage de sable. Nous sommes interloqués et désabusés. Qu'allons-nous faire?

Entre des averses et un rayon de soleil, nous déjeunons sur une souche et appelons les enfants pour leur signifier que nous nous arrêtons à Nantes.

Maintenant, il faut y arriver. C'est pénible, il faut faire attention aux vagues, sans arrêt On veut arriver sans encombre au moins sur l'Erdre. Il est près de 14h quand nous apercevons le premier pont de Nantes, qui ne nous fait pas fredonner. Le cœur n'y est plus? Ce vent nous a achevé. Nous prenons le chenal de droite pour nous diriger vers l'Erdre. Ah! Comment fait-on pour passer cette écluse? Faut porter! Flûte! Non, pas question d'attendre dans cet endroit. JL ne le veut pas . Moi, je ne veux plus rien, j'en ai marre et j'ai envie de me poser.

Nous continuons donc, encore un peu ,sur La Loire, en suivant ces quais sinistres. JL remarque de la lumière sur la rive gauche. Nous devons faire un bac pour y accéder, entre les navettes incessantes des bateaux-bus. Les vagues sont violentes, mais enfin nous accostons dans un très joli port nommé Trentemoult (+2 avec nous) Depuis que nous nous sommes arrêtés, le soleil pointe son nez et persiste. HUM!!!

Nous avons débarqué sur l'île de la liberté. C'est fameux , non, pour finir un périple de 750 km.

Nous sommes interpellés par beaucoup de personnes , émerveillées par notre petit voyage.